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Tablet weaving : le tissage (tuto3)


Après avoir fait l’ourdissage, on va passer à la dernière phase, le tissage proprement dit : passer le fil de trame avec la navette entre les deux nappes de la foule, pour créer le galon.
Le fil de trame est un fil “neutre”, on prend souvent de la même couleur que le fond.

A quoi servent les cartes ?

Un galon est formé de petits éléments, les picks (désolé, il n’y a pas de mots français). La forme et la couleur de chaque pick dépend du montage de la carte ( S ou Z, voir fiche précédente) et du sens de la rotation. Les cartes servent à chaque rotation à mettre deux picks sur le dessus du galon.

Rotation des cartes
Chaque carte ne tourne que d’1/4de tour à la fois. On peut faire tourner soit vers l’avant (Forwards) soit vers l’arrière ( Backwards)

Les rotations sont organisées en séquences qui sont indéfiniment répétées pour former le galon.

Il y a des séquences simples qui vont donner des motifs dits “égyptiens” (parce qu’ils sont formés de diagonales).

Exemples de motifs égyptiens :



 

Avec un diagramme d’enfilage comme dans la figure 1 en faisant toujours tourner les cartes vers l’avant, on obtient un motif “chevrons”

Si on fait tourner les cartes quatre fois vers l’avant puis quatre fois vers l’arrière, on obtient un motif “diamants”



6 fois vers l’avant, 6 fois vers l’arrière







Séquences complexes

Dans les séquences précédentes, à chaque rotation, toutes les cartes tournent dans le même sens, soit vers l’avant, soit vers l’arrière.


Mais il arrive que pour faire certains motifs, on fasse tourner certaines cartes vers l’avant et d’autres vers l’arrière.


Exemple pour ce motif :

:



je suis parti du diagramme suivant :



 Les carrés blancs représentent des rotations vers l’avant et les carrés noirs des rotations vers l’arrière.
Ainsi on voit que pour les deux premières rotations, j’ai tourné toutes les cartes vers l’avant. pour la troisième rotation j’ai tourné les cartes de 1 à 6 vers l’avant, les cartes 7, 8, 9 vers l’arrière et les cartes10,11,12 vers l’avant. Les huit rotations forment une séquence qui permettent de faire un motif que l’on répète autant de fois qu’on veut.

On peut aussi trouver ceci :



On peut enfin avoir un dernier modèle de diagramme :





Les numéros sont les numéros du côté de la carte que le tisserand a sur le dessus à chaque rotation.


C’est pour cela que j’ai numéroté les côtés de mes cartes.





Cela me permet une double vérification pour savoir si j’ai fait la bonne rotation pour chaque carte :
  • par la couleur des coins
  • par le numéro des côtés.

Ainsi, à la première rotation (toutes les cartes vers l’avant) j’ai eu le côté 3 pour toutes les cartes (le sens de rotation est inverse des aiguilles d’une montre, antihoraire, à la Guntram*).

*Guntram (de son vrai nom Eckhard) est un développeur informatique qui vit en Afrique du Sud, membre de la prestigieuse SCA,Society for Creative Anachronism qui regroupe les passionnés de reconstitution de l’époque médiévale (jusqu’au 17e siècle en Europe). Il a créé le logiciel GTT qui facilite la création de galons.



Conseil : il est préférable de bien vérifier, avant de passer à la rotation suivante, si on a tourné les cartes dans le sens qu’il faut. Sinon, on a des erreurs dans le motif. Si on s’en aperçoit tout de suite, on peut défaire le fil de trame, mais cela entraîne une grosse perte de temps.


Autre conseil : quand on arrête de tisser, pour s’y remettre plus tard, il est préférable de s’arrêter à la fin
d’une séquence, pour savoir où on en est quand on reprend…







Voilà le galon qui correspond au motif donné plus haut. Il est loin d’être parfait : il doit y avoir deux erreurs dans le motif et il n’a pas toujours la même largeur (Ce sont des problèmes de tension, car j’utilise de la laine, qui est un matériau assez élastique).